Le championnat débute après une fin de saison 91 agitée. Dans l'avion du retour de Bari, le président Tapie avait lancé à l'ensemble de l'équipe " que tout le monde était libre de partir ". La menace ne sera réellement mise à exécution qu'à la suite d'une nouvelle déconvenue européenne, à l'automne, à Prague. Par conséquent, et donc pour la première fois sous l'ère Tapie, c'est un OM quasi-inchangé qui reprend la compétition le samedi 20 juillet. Les nouvelles têtes ne sont pas légion sur la pelouse. Tout juste Jocelyn Angloma, en provenance du psg, qui a été échangé contre trois Olympiens (Fournier, Germain et Pardo).
Jean- Philippe Durand et Didier Deschamps arrivant quant à eux de Bordeaux. Le seul changement notable se situe sur le banc avec la présence au poste d'entraîneur du contesté Tomislav Ivic. Les Olympiens connaissent un début de saison sans encombre jusqu'à la 8e journée et une défaite surprise à Toulon, but de l'ancien marseillais Meyrieu. Entre temps, l'attention des médias s'est surtout focalisée sur l'arrivée d'un joker. Au final, c'est Trevor Steven qui est recruté pour une somme record (plus de 40 millions de francs).
L'Ecossais ne restera qu'une année avant de repartir au Glasgow Rangers. Toujours en début de saison, même cette fois-ci sur la scène internationale, l'OM bat le record de représentations en équipe de France. Pendant huit minutes, ils sont en effet huit marseillais (Amoros, Boli, Casoni, Angloma, Deschamps, Durand, Sauzée, Papin) sur la pelouse du stade de Poznan contre la Pologne. Victoire 5-1 des Bleus et une sérieuse option de prise sur la qualification pour l'Euro 92. Le 19 octobre, alors que l'OM s'apprête à aller jouer à St-Etienne, un supporter des Verts jette une canette à la tête de Jean-Pierre Papin à sa sortie du bus. Blessé et sous le choc, JPP ne prend pas part à la rencontre. Le match sera rejoué fin janvier avec au bout un nul 1-1, but marseillais signé...Papin.
L'aventure européenne tourne court. Après dix buts passés à l'Union Luxembourg au premier tour, l'OM reçoit le Sparta Prague et mène 3-0 à l'heure de jeu. L'attention se relâche alors et les Tchécoslovaques reviennent à 3- 2 grâce à deux penalties de Vrabec et Kukleta. Pour le match retour, Tapie monte au créneau et écarte Ivic au profit du revenant Raymond Goethals. Le choc psychologique ne fonctionne pas et l'OM sort par la petite porte, battu 2-1.
L'échec est cuisant aussi bien sur le plan sportif que financier. Le duo magique Papin-Waddle sait déjà qu'il vit ses derniers mois au club.
En championnat, l'OM a du mal à se remettre de l'élimination. L'équipe ne reprendra son rythme de croisière qu'en février avec une série de 5 victoires consécutives. Le samedi 11 avril, les Marseillais ont la possibilité de tuer définitivement le suspens s'ils viennent à bout de Montpellier au stade Vélodrome. 90 minutes durant les buts de Barnabé sont assiégés. Sans résultat. Puis survint ce que l'on croit alors un miracle. M. Sars à quelques minutes du coup de sifflet final accorde un penalty. JPP s'élance et... échoue. 0-0.
La journée suivante sera décisive. En effet, elle oppose les deux équipes à la lutte pour le titre. Dans un stade Louis II aux 1/4 bleu et blanc, les Marseillais vont donner une leçon de football à des Monégasques tétanisés par l'enjeu. Papin, Boli et Pelé anéantissent les rêves princiers de décrocher la couronne nationale. Score final 0-3. Dernière formalité, battre Cannes au Vél pour s'assurer définitivement le titre de champion. C'est chose faite en seconde période avec un but de Papin et un autre de Deschamps. Un JPP qui tire sa révérence de la plus belle des manières avec un discours émouvant au centre de la pelouse, à quelques minutes de la rencontre. Avec lui, deux autres monuments du " grand OM " s'en vont sous d'autres cieux : José Carlos Mozer et Chris " Magic " Waddle.
Meilleure attaque, meilleure défense, meilleur buteur, plus petit nombre de défaites (3), ballon d'Or européen pour Papin et africain pour Pelé. La saison 91/92 est celle de tous les records pour l'OM. Elle va toutefois connaître un bien triste épilogue. Quelques jours après le match de Cannes, le 5 mai 1992, l'OM semble en route pour un nouveau doublé coupe-championnat. Reste à écarter en ½ finale le SC Bastia. Le club insulaire se prépare à la fête. Mais de fête il n'y aura pas. Une tribune du stade de Furiani s'écroule soudainement comme un château de cartes. 15 personnes y laissent la vie. Les Monégasques déjà qualifiés pour la finale, souhaitent la jouer malgré l'ampleur du drame. L'OM refuse. La finale est annulée le 8 mai. Pour la première fois en 75 ans d'histoire la Coupe de France n'aura pas de vainqueur.
REPERES
Capitaine : Jean-Pierre Papin
Entraîneur : Tomislav Ivic puis Raymond Goethals
Résultats
38m - 23v - 12n - 3d - 58 pts 67 buts (1ère attaque)
Domicile : 12v - 6n - 1d - 30 pts 39 buts pour 8 buts contre
Extérieur : 11v - 6n - 2d - 28 pts 28 buts pour 13 buts contre
Effectif
Amoros - Angloma - Baills - Boli - Casoni - Deschamps - Di Meco - Durand - Eyraud - Lada - Libbra - Marquet - Mozer - Olmeta - Papin - Pelé - Sauzée - Waddle - Xuereb
Buteurs
Papin 27 - Pelé 12 - Waddle 7 - Boli 5 - Deschamps 4 - Steven 3 - Xuereb 3 - Sauzée, Durand 2 - Angloma 1
Equipe type
Olmeta - Angloma - Boli - Mozer - Casoni - Amoros - Deschamps - Steven (Durand) - Pelé - Waddle - Papin
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